Armel, merci de te prêter à cette interview dans le cadre de la compile WAR Vol 1, Pour commencer nous allons faire un petit retour en 2007 si ça ne te gène pas. Merci à toi de me permettre cette rencontre avec le public et les mélomanes, pas de souci le retour en 2007 qui est un excellent cru pour moi, c’est parti !!! Après avoir enregistré tous les titres de ton album « Life Gifted » dans une grande discrétion à Paris, tu es rentré plein de doute le présenter à Cotonou en Août 2007, comment c’est passé ce retour musical au pays ? Je suis assez fier de dire que j’ai vraiment eu un accueil inespéré autant de la part des médias que des auditeurs amateurs de hip hop. Les critiques premières comme tu t’en doutes concernaient le choix de la langue mais je crois que l’écoute de l’album a estompé tous les doutes éventuels. Justement, concernant le choix de la langue anglaise, beaucoup n’ont peut être pas saisi le sens de tes singles les plus populaires et le thème de l’album, peux tu nous éclairer un peu nous pauvres francophones !!! lol Lol, l’album s’intitule « Life Gifted », donc je considère ma vie comme un don et je crois sans prétention que d’une manière ou d’une autre on est tous doué pour cette vie. C’est donc un thème central autour duquel les titres de l’album se sont construits. Je pense au « Down to heaven » qui rend hommage au courage de mon père face aux difficultés rencontrées à un moment donné dans sa vie, le titre « Why » pose la question générale mais néanmoins précise du pourquoi par rapport à certains fléaux de la société, et même le « Welcome DAC » avec R-Man des Ardiess est une preuve vivante de cette capacité à accueillir des rookies dans le game et il n’y avait pas meilleure manière de me souhaiter la bienvenue. Tu vois qu’on est doué pour cette vie non ? Comment te places tu donc sur l’échiquier rapologique béninois ? Pour être précis j’ai ma place sur le terrain que je me suis fixé. Je suis fier aujourd’hui d’être demandé pour beaucoup de featuring par différents artistes et de continuer à être productif. Alors je crois que j’ai ma place pour l’exercice acharné sur « Life Gifted » et sur la communication et la distribution que j’ai mise en place. Il ne suffit pas de pondre des morceaux, un album c’est coûteux en énergie, en inspiration et surtout financièrement, donc j’estime avoir cru à mon projet et je l’ai défendu de mes cordes. Revenons sur ta manière d’avoir présenter ton album à Cotonou. Après l’avoir sorti en Août 2007 lors d’une soirée officielle de lancement, tu as fais une belle campagne médiatique. Jusque là tout est normal, mais raconte nous un peu l’histoire de ta caravane promotionnelle qui a sillonné Cotonou lors d’un de tes récent séjour las bas, c’est fou cette idée !!! lol Fou heinnnn !!! lol. En fait vu que nous avons tous conscience du géant problème de distribution au bénin J'ai eu l'idée de ce que j'ai appelé "hustling distribution". Ça n'a rien de nouveau, j'ai juste repris le concept du hustling à l'américaine qui suppose en fait une distribution de terrain avec les moyens du bord ce qui apporte directement le produit aux potentiels consommateurs. Ça reste un concept que j'ai été le premier à expérimenter et qui je crois à porter ses fruits et qui a surtout plu. Alors à l’arrivée, quel impact sur les ventes ? Avec une très grande fierté je dépasse la barre des 500 unités en une semaine de caravane sonorisée dans la ville. C’est un challenge réussi. Tu es passé par Heragem pour faire les clips tirés de l’album. Je sais que tu as été très content de la qualité de « Down to heaven » et surtout de « Welcome DAC », un peu moins de « Come and Ride », et pas du tout de « Twisted », quelques mots sur tes ressentiments à ce sujet ? Alors « Welcome DAC » reste pour moi le meilleur clip en terme d'image. « Down to heaven » est réussi avec toute la simplicité et les couleurs que j'ai voulu pour ce titre. Le Come and ride » m'a dérangé sur la clarté des images et le filtre utilisé mais au final certains confrères lui ont trouvé un style. C'est plutôt le « Twisted » qui m'a déçu dans le décalage image son à la fin du morceau. Ce n'est pas celui dont je suis le plus fier. Heragem à du talent mais parfois il peut bâcler son taff quand il ne se sent pas inspiré ce qui est dommage parce que les délais de livraison s'ils ne sont pas respectés nous force à mettre la pression au réalisateur et celui-ci s'il n'est pas inspiré bâcle le taff. J’en ai parlé avec lui et je crois que ce problème est réglé puisqu'on bosse toujours ensemble.
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